Littérature et poésie

Corps quotidien

15,00
On peut, pour faire un livre, partir de l’envie de travailler ensemble. Corps quotidien est né d’une pareille envie, du désir de faire dialoguer images et textes, de les imbriquer, les confronter. La recherche d’une perception globale a orienté ce travail, le corps au centre de tout, creuset de gestes quotidiens, de ressentis, de sensations, de mémoires, d’oubli.
Un dialogue s’est ouvert pour décider du point de jonction entre l’illustration et la narration. Françoise Pélardy et Florence Toussan ont fait le choix d’une forme d’unicité, dans l’association très précise de monotypes et de textes, le compagnonnage des encres et des mots permettant l’acception du corps, jamais idéalisé, jamais banalisé, simplement cerné comme sujet dans son mouvement intérieur.
Hybrider les moments, les rituels, les climats du corps, les restituer dans diverses dimensions, très pragmatiques ou plus poétiques, tel a été le pari. Le passage du temps est un fil conducteur, une traversée de la vie à la mort, plus exactement de la mort à la vie, un cheminement chaotique, dans l’intention de saisir ce qui traverse chacun·e de nous, ce qu’il y a de sensible, ce qu’il y a de commun ou de singulier, ce qui fait l’humain.
Rien n’est univoque, rien n’est figé, le corps bouge et change, il exulte et souffre, tangue souvent. Dans Corps quotidien, l’intimité est restituée par l’expression de la pensée, elle-même exprimée par le langage de la couleur.
Les textes sélectionnés, trajectoires, fragments, sont extraits de plusieurs livres de Florence Toussan, les monotypes originaux de Françoise Pélardy ont été créés spécifiquement pour le projet.

Signes – Formes, formulations, formules

10,00
Chasse aux mots clefs
Je dois les trouver
Pour ouvrir la boîte
De Pandore Aux hyperliens
Ihintza-Chloë Hargous Aranburu est une artiste dont le travail est protéiforme, elle ne s’interdit aucun médium, vidéo, photo, peinture, techniques mixtes, écriture. Si Signes s’attache à l’écriture et à sa relation au dessin, la pensée d’Ihintza-Chloë Hargous Aranburu s’élance sur des chemins non balisés.
Signes est un lieu de réflexion, on y pénètre en invité, guidé par d’intrigantes figures, démons masqués capturés par l’artiste et déployés dans leur saisissante théâtralité. Chacun.e est libre de les laisser dialoguer avec les siens propres.
Des impressions se calligraphient, les mots se disent, se raturent, s’ajustent, cherchent à créer des correspondances, des glissements, un souffle traverse les pages, sensation de synchronicité, nous en sommes témoins, pris dans les rouages d’une mise en scène travaillée au cordeau. Puis se laisse deviner l’autre face de la proposition, son intériorité, parcours intime sans début ni fin, où œuvre finale et recherches ne font qu’un.

À l’œil

10,00
Je vous parle de l’intérieur
d’une fiction entre des murs
pour en faire une scène
Dans la longueur des jours
me terrerai dans des parcelles invisibles
une faiblesse entre les yeux
Face à la lumière. Par les mots et les images, la transmission se fait, passe par l’œil, le monde immense pénètre, impressionne la rétine, dedans s’illumine, pendant la traversée, la cornée se charge de traces, résidus essentiels du passage, couleurs et formes, transparences.
L’artiste opère, sous ses doigts, s’échantillonnent des paysages, impressions fugitives, humaines parfois, abstraites souvent, tandis que se mesurent les émotions, à l’œil. L’image advient. La gratuité du regard fait le reste, l’œil cligne, s’engage. En jeu, le même mouvement, un acte de création, de recréation, de réécriture, dans l’introspection et les réminiscences.
Entre les lignes, prennent place des êtres de chair, des enjeux d’enfance, une certaine nostalgie qui relierait passé et présent, dedans et dehors. On peut s’étonner et rester sur le seuil, une idée en tête, récurrente : On ne se sauvera de rien… ou s’interroger comme le fait Jean-Michel Picard, chiner, tâtonner, se rendre poreux et pourquoi pas fragile. Tenus à l’œil les sens s’alignent, vient le moment de mettre l’intuition sur le bon chemin.

Où et avec qui sommes-nous ?

10,00
Du fond de mon refuge je l’observe
Impuissant
Que voulait-il de plus que son habit de soie ?
Lui si frêle
Dans la bulle de lumière
D’éblouissante folie
Le papillon s’éteint
Poursuivant une réflexion toute personnelle sur la création, l’auteur se laisse traverser par l’époque. Le regard s’engage et loin d’être tranquille, s’étonne, saisit, capture. Par l’entremise des mots, des images, le flux devient litanie. Le monde d’aujourd’hui est à portée de tous mais il nous échappe inéluctablement. Où et avec qui sommes-nous ? demande l’auteur et sans attendre de réponse, il ouvre une brèche où s’émouvoir n’est plus suspect mais soutient autant l’indignation que la capacité à voir sous les apparences.

Stries

10,00
Ce désir d’être un
rétrécissant l’espace.
Retournement
des danses
par la ligne
le trait
Le corps de l’expir,
repos
au pire oubli de soi,
enlever le nombre,
miettes d’haleines cercles mouvants.
Raccourcir
Blanc sur le blanc
comme un pas
dans sa propre trace.
Dans des paysages singuliers où tout semble pouvoir exister, cohabiter, s’aligner, on avance la tête haute partagé entre l’exigence d’une lecture attentive et l’infinie liberté de la musique des mots.
La musique et les mots de Michel Doneda sont comme un souffle dans le silence, une énergie contenue jusqu’à la rupture, l’inattendu d’un grondement, d’une dispersion.
Sur ces chemins de poésie chacun trouve sa propre voix, un pont jeté à prendre deux rives insaisissables et on avance, surpris, étonné, détourné parfois, mais on avance et c’est là l’essentiel.

Laisse chanter la dune

10,00
Nous avons fait le grand ménage. Les tapis ont été roulés pour les protéger de la poussière. Les rideaux ont été tirés pour protéger l’intérieur de la lumière, de la chaleur et du froid. J’ai brûlé des herbes et fait des prières pour éloigner du chemin les envieux et les malveillants. Si quelqu’un cherche un jour à reconstituer le quotidien qui était le nôtre, il trouvera tout tel quel sous les draps que nous avons jetés sur les meubles dans l’idée d’un long sommeil. Nous partirons nus, c’est ainsi que je me représente le départ. Nus.
En 2017, l’Atelier IMIS présentait dans l’exposition « Proximités-Distances » le film « Une voix ». La voix off, première version de « Laisse chanter la dune » et fil conducteur du film, évoque la vie d’une femme qui nous confie ses espérances, ses doutes, ses rêves, et raconte. Le personnage est interprété à l’écran par Brida Horvát.
Appréhendée hors du temps, l’histoire ne se déroule ni dans un pays ni à une époque donnés. Passé et présent se mélangent, une trajectoire se déploie peu à peu, que des évènements vont faire dévier. L’avenir, incertain, se laisse deviner dans une succession d’atermoiements, de renoncements. S’il est question d’un départ, du moment où partir est le seul choix possible, cette femme nous entraîne dans un questionnement sans fin, nous suivons pas à pas le cheminement inéluctable d’un destin pris dans les désordres du monde.

Les paysages de nos paumes

10,00
Le relief accélère le souffle
sous les promesses des châtaigniers.
Le jus des mûres redessine
les paysages de nos paumes.
Les papillons réinventent la pudeur.
Ils ont les feuilles des ronces pour alliées.
Nnuccia projette les mots vers nous, en retient l’écho, la justesse, la sonorité. La sensation est intacte, préservée, jusqu’au goût des conversations entre amis, celui du vin sur les lèvres, celui mêlé aux couleurs, aux senteurs d’une île évoquée dans la série Archipels. Paumes ouvertes pour contempler l’île-empreinte et n’en rien oublier, Nnuccia joue de l’alignement des émotions comme des failles.
Archipels précède Infimes où tout se dit dans la sensualité et l’épure. Nnuccia dépose entre nos mains un peu de ces impressions, la membrane de la peau qui garde incrustés le plus infime grain de sable et la trace des relations. Par touches sensibles et non dénuées de nostalgie, les paysages de nos paumes nous racontent aussi l’apaisement du temps.

Mirco Giulio

18,00

En homme de théâtre, Jean Claude Scant restitue le passage du temps sous la forme de scènes, de moments pris sur le vif, surgis du passé et racontés à la lumière du souvenir ou de l’imaginaire. Il fait exister les dialogues dans ce croisement d’italien et de français qui vibre à notre oreille. Il y a sous chaque mot le désir de nous faire ressentir avec Mirco Giulio la vie tumultueuse d’un émigré italien qui a choisi la France pour y vivre sa vie et y fonder une famille.

Le dispositif intuitivement théâtral permet de ne pas être strictement dans une écriture biographique. La subjectivité introduite par l’alternance de scènes dialoguées et de passages plus intimes, sortes d’apartés, fait ressortir l’humour et la tendresse.

Ici comme ailleurs

12,00

Ici comme ailleurs, il faut beaucoup d’attention, des rendez-vous quotidiens, garder sa fraîcheur, se fondre dans l’air et le ciel. Le nez au vent ne suffit pas, humer, picorer, il faut aussi s’impliquer, s’appesantir, puis faire le chemin inverse, patiemment, retourner mentalement au bord de la rivière, dans le jardin, sur le banc, entendre la musique des mots qui répond au rouge-gorge ou au silence. Il n’y a rien de spectaculaire sauf cette fragilité du vivant qui nous laisse admiratif.

Dans les temps

12,00

Jean-Michel Picard est un homme engagé.
Il pose son regard. Il pioche dans le monde qui l’entoure des images, des mots, des sons, des sensations, il discerne ce qu’il y a de plus fugace, ce qui échappe aux autres, ce qui résiste à une vision superficielle, trop rapide ou trop quotidienne. L’intangible, il le voit, le perçoit, le cerne et se l’approprie : le bruissement du vent, une ombre, un rayon de soleil qui se reflète… Il porte son regard très loin mais aussi tout près, à travers sa fenêtre, dans son jardin, sous ses pas, il n’attend rien sauf de se laisser surprendre.
Le sens se construit dans une autre temporalité. Il faut le temps de les oublier pour mieux retrouver une image, un détail, une impression.
La transformation se fait après, dans un élan puissant, sous-tendu par une idée, un désir, une vision plus globale. C’est un travail qui se joue à deux niveaux, dans le temps et l’imaginaire. Un travail qui peut durer toute une vie.
Florence Toussan

D’encre et d’amour aussi

18,00

S’attaquer par le versant sensible aux liens qui unissent les personnes entre elles est un défi, faire survenir l’impalpable, le deuil, le manque, l’oubli, l’obsession, l’amour… les choses simples que l’on porte en soi parfois sans le savoir. Partant de ce qu’elle considère comme le quotidien fondateur, l’autrice se met à l’écoute des pistes à prospecter, des grands sentiments aux plus infimes ressentis.

Le sort

18,00

Ce pourrait être une complainte, un « livre poésie », plusieurs histoires enchâssées, l’imbrication de vies, de silences, de combats individuels, l’intrication de désirs, ceux qui surgissent, ceux qui se réalisent ou pas, le féminin construit par à-coups, dans le mimétisme, dans l’opposition, le rejet, le déni, l’empêchement, la sauvegarde. Quels mécanismes fondent une communauté de destins ?