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Les 3_8

les 3_8

Nous voulions jouer de l’espace et du temps, tester nos gestes, mouvement et immobilité, nos images et nos musiques, profusion, absence, scintillements, vacarme ou silence.

Nous voulions jouer à créer, à improviser un univers sans autres contraintes que la nécessité d’inventer, d’observer, d’écouter, de s’étonner.

Nous voulions nous bousculer, exagérer un peu, ne pas trop dormir, ne pas trop manger, ne pas trop parler, laisser filer sur notre ouvrage le jour, puis la nuit, puis le jour encore.

Nous voulions mettre en œuvre, fabriquer, construire, assembler, jouer toutes nos partitions et en dénicher d’autres bien sûr.

Nous voulions rire et nous amuser aussi.

Et nous voilà tout surpris de nous retrouver à la tête de plusieurs heures de vidéos et de musique, d’enregistrements un peu sauvages de ce moment hors du temps, si loin de nos habitudes et de nos conventions. Nous sommes devenus nous mêmes les spectateurs de notre propre travail et naturellement nous sommes désireux de partager cette expérience. Au-delà du résultat formel, il s’agit bien de partager l’impression, le ressenti, le cheminement dans sa globalité. Nous avons donc souhaité, dans le prolongement de ce travail, proposer l’exposition présentée ci-dessous.

Les 3_8 au Moulin de Constance

Une performance de 24 heures chez François Des Ligneris
les samedi 14 et dimanche 15 mai 2022

Un lieu magique chargé d’histoires, de souvenirs, d’humanité. C’est le point de départ et l’accroche de ce travail : une création qui se met au service d’une histoire, d’une mémoire, d’une culture.

Un atelier de création qui joue avec la mémoire, le temps, l’espace et le hasard des rencontres humaines, sonores ou lumineuses.

Brigitta Horváth, Stéphane Pogran et Pierre Martin se retrouvent pour réaliser une performance de danse, de création sonore et vidéo.

Trois pratiques artistiques complémentaires, trois créations en grande partie improvisées pour habiter cette nuit de pleine lune et cette journée de printemps.

Un cycle de 24 heures c’est 24 récits en harmonie avec l’histoire et les éléments naturels, un temps de méditation, c’est se confronter à nos propres pratiques artistiques et sortir un peu de nos zones de confort

24 heures, c’est la promesse d’une nuit complète, dans un environnement inconnu, d’une intimité chargée de mystère et source d’inspiration.

Bandeau dentelle, regard, regard.
La gêne, un peu, sentiment de miroir.
La présence seule, sous l’arabesque d’une dentelle.
À chacun, un instant offert.
Que faire de soi ? Où mettre ces yeux qui n’osent pas ?
Le miroir aux alouettes, là, derrière l’instant timide.
Qui veut jouer ? Qui ?
Des corps fossilisés, des envies vidées de leur substance.
Qui ?
Sentiment immense d’immobilité.
Bandeau dentelle, regard, regard.

Florence Toussan, dimanche 14h30

Nous remercions particulièrement Corinne Veyssiere pour ses photos et vidéos qui nous ont permis de compléter nos captations et de réaliser les documents audiovisuels de cette exposition.

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Cette exposition est destinée à partager avec le public les sensations et les émotions que nous avons éprouvé lors de cette création de 24h. Elle se structure donc autour d’éléments simples mais qui évoquent au plus prés les conditions de travail.

Elle est totalement autonome et ne demande pas d’autres ressources techniques qu’une prise de courant (220, 16A) et un espace (occulté ou non) de 50m2 minimum. Elle peut s’adapter à un espace unique ou composé de plusieurs pièces.

Le matériel de projection et de sonorisation, les écrans TV et éventuellement l’éclairage sont fournis par l’Atelier IMIS.

Elle peut être installée et désinstallée rapidement ce qui la rend présentable pour une durée relativement courte (3 à 4 jours).

Structure de l’exposition :

– 5 vidéos reproduisant 5 moments forts de notre prestation au Moulin de Constance sont proposées sur 5 écrans TV (32 pouces). La bande son étant audible à partir de 5 casques (housses de casque jetables proposées)

– Au centre de la pièce principale est reconstituée « la maison », une loge installée par Brigitta, qui est aussi lieu de repos, de concentration, d’échauffement.

– Sur un écran (maxi 4x2m) est projetée une vidéo de Stéphane Pogran.

– Une création sonore en quadriphonie est diffusée dans l’espace d’exposition et peut s’adapter à toute configuration (une ou plusieurs pièces).

 

 

Voici 2 des 5 vidéos qui seront présentées dans l’exposition.

Chaque vidéo sera visible sur un écran de télé (32 pouces) et la bande sonore audible grâce à un casque stéréo.

Une vidéo de Stéphane Pogran est projetée en boucle sur un écran dans le lieu même de l’exposition.

Elle est accompagnée d’une création sonore de Pierre Martin diffusée en quadriphonie. Cette écoute ne sera pas perturbée par les autres bandes sonores écoutées au casque.

Un insecte prisonnier des combles. Il serait surfait de parler de temps suspendu, peut-être des images brutes dans la poudre de chaux et le talc des murs. Orientation des pieds vers la rupture et la pousse de l’articulation au miracle des soudainetés. L’œil dans la gaze, la sueur revenue sur la tranche de l’épiderme. Moment de crainte et de méditation au bord de ce qui est accessible pour le spectateur médusé et lui aussi prisonnier des combles de son espace mental. J’ai aimé, dans ce siècle où il faut aimer et le dire. J’ai aimé cette performance dans son accomplissement.

Christophe Massé

La nature est fascinante dans ce qu’elle nous offre en diversité et qualité.

L’humain n’est pas concurrentiel et n’a pas à l’être. Peine perdue dans cet exercice, l’objectif est évidemment vain et imbécile.

Représenter, c’est imiter. Pas trop ?

Peindre en jouant avec des processus simples, des règles amenées à évoluer voire être remplacées.

Mettre en scène des combinaisons multiples et leurs interactions,

ou saisir la vie dans ses dimensions variées et changeantes.

Notre présent comme découverte.

Impossibilité de mots.

Assis. Seul sur une chaise au centre de la pièce. Une pièce vide, totalement vide, au troisième étage du bâtiment, donnant sur la nuit par trois ouvertures sans fenêtre.

Dehors et dedans. Un monde entre deux.

Le langage s’évanouit dans un soupir. Un soupir pour vider l’inquiétude absurde du silence, pour reprendre un souffle.

Un soupir entre deux réalités.

Des murs de béton encore alourdis du vacarme et de l’odeur des machines, un plancher taché de graisse, définitivement marqué par l’acier disparu, des fissures inquiétantes rebouchées à la hâte et que plus aucune vibration ne viendra rouvrir.

Une nature obstinée qui s’adapte. Une chouette discrète, un rossignol acharné, des chauves-souris empressées et tout un monde nocturne invisible et silencieux.

Le vide et le plein.

Assis entre deux mais au milieu de la nuit. Dans le vacarme du passé. Dans l’éternelle rumeur de la nuit.

Et encore, et toujours la prétention d’écrire et d’interpréter ma propre partition. Il s’agit bien là de l’intime. La mémoire sonore s’organise si lentement et de façon si imprévisible.

Pierre Martin, dimanche 2h30