• 0 Items - 0,00
    • Aucun produit dans le panier

les carnets de l’impatience

les carnets de l’impatience

Nous nous retrouverons chez Isabelle Beringer qui a la gentillesse de nous accueillir au

37 rue Hergé à Angoulême

Nous fêterons la sortie des 7 premiers recueils regroupés dans notre toute nouvelle collection « les carnets de l’impatience » en présence des auteur·e·s :
Michel Doneda : StrieS
Ihintza-Chloë Hargous Aranburu : Signes
Pierre Martin : Où et avec qui sommes-nous ?
Nnuccia : Les paysages de nos paumes
Françoise Pélardy : Corps quotidien
Jean-Michel Picard : À l’œil
Florence Toussan : Laisse chanter la dune

Le programme de la journée :

11h, 14h et 16h :  projections du film Une voix
17h : lecture par les auteur·e·s d’extraits des recueils suivie d’une scène ouverte de poésie (s’inscrire au 06 07 14 28 73, en fonction du nombre de participants un temps de lecture sera fixé pour une durée totale d’environ 1 heure)
21h : performance danse, vidéo, lecture et création sonore avec Brida Horváth et Karine Stoklosa
10h à 21h : exposition et présentation des carnets de l’impatience en présence des auteur·e·s
l’Atelier IMIS est une association qui a pour objectif d’initier des actions solidaires à but non lucratif permettant la promotion et la valorisation d’auteurs, artistes contemporains, musiciens… mais aussi et surtout de retrouver le plaisir de l’échange, de provoquer des rencontres et plus globalement d’avancer ensemble dans nos démarches créatives personnelles.
Le hasard des rencontres et les actions que nous avons mises en place ces derniers mois autour de la poésie et de la musique nous ont conduits assez naturellement à élaborer ce projet.
Il s’agit de croiser et de mutualiser nos moyens et nos réseaux (art contemporain, photographie, musiques improvisées, performances, théâtre et poésie) et de nous rassembler autour de contenus qui font sens. Les auteur·e·s s’engagent solidairement à communiquer et à relayer la communication mise en place par l’Atelier IMIS. Rien de vraiment nouveau dans cette démarche, c’est le fonctionnement solidaire de notre collectif que nous souhaitons appliquer à notre activité d’édition. La diversité des pratiques artistiques de chacun est donc un gage de réussite pour ce projet. Lorsque nous parlons de nos livres, nous parlons aussi des livres des autres et du projet éditorial qui les soutient.
Avant d’être une maison d’édition associative nous sommes un collectif d’artistes pluridisciplinaires indépendant* et nous tenons à cette particularité.
*vous pourrez soutenir les artistes et l’association par l’achat des livres édités par l’Atelier IMIS qui seront disponibles à la vente.
Ce désir d’être un
rétrécissant l’espace.
Retournement
des danses
par la ligne
le trait
Le corps de l’expir,
repos
au pire oubli de soi,
enlever le nombre,
miettes d’haleines cercles mouvants.
Raccourcir
Blanc sur le blanc
comme un pas
dans sa propre trace.
Dans des paysages singuliers où tout semble pouvoir exister, cohabiter, s’aligner, on avance la tête haute partagé entre l’exigence d’une lecture attentive et l’infinie liberté de la musique des mots.
La musique et les mots de Michel Doneda sont comme un souffle dans le silence, une énergie contenue jusqu’à la rupture, l’inattendu d’un grondement, d’une dispersion.
Sur ces chemins de poésie chacun trouve sa propre voix, un pont jeté à prendre deux rives insaisissables et on avance, surpris, étonné, détourné parfois, mais on avance et c’est là l’essentiel.
Chasse aux mots clefs
Je dois les trouver
Pour ouvrir la boîte
De Pandore Aux hyperliens
Ihintza-Chloë Hargous Aranburu est une artiste dont le travail est protéiforme, elle ne s’interdit aucun médium, vidéo, photo, peinture, techniques mixtes, écriture. Si Signes s’attache à l’écriture et à sa relation au dessin, la pensée d’Ihintza-Chloë Hargous Aranburu s’élance sur des chemins non balisés.
Signes est un lieu de réflexion, on y pénètre en invité, guidé par d’intrigantes figures, démons masqués capturés par l’artiste et déployés dans leur saisissante théâtralité. Chacun.e est libre de les laisser dialoguer avec les siens propres.
Des impressions se calligraphient, les mots se disent, se raturent, s’ajustent, cherchent à créer des correspondances, des glissements, un souffle traverse les pages, sensation de synchronicité, nous en sommes témoins, pris dans les rouages d’une mise en scène travaillée au cordeau. Puis se laisse deviner l’autre face de la proposition, son intériorité, parcours intime sans début ni fin, où œuvre finale et recherches ne font qu’un.
Elle m’a dit l’autre jour, certainement pas comme ça :
Nos failles, ces plaies ouvertes
Un jour cicatriseront peut-être
Sans se refermer
Notre corps, maillage
Résistera encore
Mais plus doucement
Du fond de mon refuge je l’observe
Impuissant
Que voulait-il de plus que son habit de soie ?
Lui si frêle
Dans la bulle de lumière
D’éblouissante folie
Le papillon s’éteint
Poursuivant une réflexion toute personnelle sur la création, l’auteur se laisse traverser par l’époque. Le regard s’engage et loin d’être tranquille, s’étonne, saisit, capture. Par l’entremise des mots, des images, le flux devient litanie. Le monde d’aujourd’hui est à portée de tous mais il nous échappe inéluctablement. Où et avec qui sommes-nous ? demande l’auteur et sans attendre de réponse, il ouvre une brèche où s’émouvoir n’est plus suspect mais soutient autant l’indignation que la capacité à voir sous les apparences.
Le relief accélère le souffle
sous les promesses des châtaigniers.
Le jus des mûres redessine
les paysages de nos paumes.
Les papillons réinventent la pudeur.
Ils ont les feuilles des ronces pour alliées.
Nnuccia projette les mots vers nous, en retient l’écho, la justesse, la sonorité. La sensation est intacte, préservée, jusqu’au goût des conversations entre amis, celui du vin sur les lèvres, celui mêlé aux couleurs, aux senteurs d’une île évoquée dans la série Archipels. Paumes ouvertes pour contempler l’île-empreinte et n’en rien oublier, Nnuccia joue de l’alignement des émotions comme des failles.
Archipels précède Infimes où tout se dit dans la sensualité et l’épure. Nnuccia dépose entre nos mains un peu de ces impressions, la membrane de la peau qui garde incrustés le plus infime grain de sable et la trace des relations. Par touches sensibles et non dénuées de nostalgie, les paysages de nos paumes nous racontent aussi l’apaisement du temps.

Vos rires éclaboussent chaque atome de l’île,
leurs souffles font vaciller la bougie,
rugir le monde,
et chanter jusqu’aux pierres.
Ils leurrent le silence.
La nuit tait les délires et les douleurs du monde,
elle constelle l’été de parfums d’immortelles.

Éclats, accueils, gorgées sucrées.
Piments, pigments, particules de lumière.
Polyphonies zygomatiques, verres qui claquent, tables de bois.

Voix mêlées et mots lueurs.
Utopies cartographiées à la surface de nos cils.
Bras ouverts accueillant nos failles.
Feuilles frissons des oliviers.

Demain nous regarderons le mois d’août pâlir.
Demain nous regarderons ceux qui comptent, partir.
Demain nous reviendrons ici demander à la mer si elle se souvient.

On peut, pour faire un livre, partir de l’envie de travailler ensemble. Corps quotidien est né d’une pareille envie, du désir de faire dialoguer images et textes, de les imbriquer, les confronter. La recherche d’une perception globale a orienté ce travail, le corps au centre de tout, creuset de gestes quotidiens, de ressentis, de sensations, de mémoires, d’oubli.
Un dialogue s’est ouvert pour décider du point de jonction entre l’illustration et la narration. Françoise Pélardy et Florence Toussan ont fait le choix d’une forme d’unicité, dans l’association très précise de monotypes et de textes, le compagnonnage des encres et des mots permettant l’acception du corps, jamais idéalisé, jamais banalisé, simplement cerné comme sujet dans son mouvement intérieur.
Hybrider les moments, les rituels, les climats du corps, les restituer dans diverses dimensions, très pragmatiques ou plus poétiques, tel a été le pari. Le passage du temps est un fil conducteur, une traversée de la vie à la mort, plus exactement de la mort à la vie, un cheminement chaotique, dans l’intention de saisir ce qui traverse chacun·e de nous, ce qu’il y a de sensible, ce qu’il y a de commun ou de singulier, ce qui fait l’humain.
Rien n’est univoque, rien n’est figé, le corps bouge et change, il exulte et souffre, tangue souvent. Dans Corps quotidien, l’intimité est restituée par l’expression de la pensée, elle-même exprimée par le langage de la couleur.
Les textes sélectionnés, trajectoires, fragments, sont extraits de plusieurs livres de Florence Toussan, les monotypes originaux de Françoise Pélardy ont été créés spécifiquement pour le projet.
Je vous parle de l’intérieur
d’une fiction entre des murs
pour en faire une scène
Dans la longueur des jours
me terrerai dans des parcelles invisibles
une faiblesse entre les yeux
Face à la lumière. Par les mots et les images, la transmission se fait, passe par l’œil, le monde immense pénètre, impressionne la rétine, dedans s’illumine, pendant la traversée, la cornée se charge de traces, résidus essentiels du passage, couleurs et formes, transparences.
L’artiste opère, sous ses doigts, s’échantillonnent des paysages, impressions fugitives, humaines parfois, abstraites souvent, tandis que se mesurent les émotions, à l’œil. L’image advient. La gratuité du regard fait le reste, l’œil cligne, s’engage. En jeu, le même mouvement, un acte de création, de recréation, de réécriture, dans l’introspection et les réminiscences.
Entre les lignes, prennent place des êtres de chair, des enjeux d’enfance, une certaine nostalgie qui relierait passé et présent, dedans et dehors. On peut s’étonner et rester sur le seuil, une idée en tête, récurrente : On ne se sauvera de rien… ou s’interroger comme le fait Jean-Michel Picard, chiner, tâtonner, se rendre poreux et pourquoi pas fragile. Tenus à l’œil les sens s’alignent, vient le moment de mettre l’intuition sur le bon chemin.
Nous avons fait le grand ménage. Les tapis ont été roulés pour les protéger de la poussière. Les rideaux ont été tirés pour protéger l’intérieur de la lumière, de la chaleur et du froid. J’ai brûlé des herbes et fait des prières pour éloigner du chemin les envieux et les malveillants. Si quelqu’un cherche un jour à reconstituer le quotidien qui était le nôtre, il trouvera tout tel quel sous les draps que nous avons jetés sur les meubles dans l’idée d’un long sommeil. Nous partirons nus, c’est ainsi que je me représente le départ. Nus.
En 2017, l’Atelier IMIS présentait dans l’exposition « Proximités-Distances » le film « Une voix ». La voix off, première version de « Laisse chanter la dune » et fil conducteur du film, évoque la vie d’une femme qui nous confie ses espérances, ses doutes, ses rêves, et raconte. Le personnage est interprété à l’écran par Brida Horvát.
Appréhendée hors du temps, l’histoire ne se déroule ni dans un pays ni à une époque donnés. Passé et présent se mélangent, une trajectoire se déploie peu à peu, que des évènements vont faire dévier. L’avenir, incertain, se laisse deviner dans une succession d’atermoiements, de renoncements. S’il est question d’un départ, du moment où partir est le seul choix possible, cette femme nous entraîne dans un questionnement sans fin, nous suivons pas à pas le cheminement inéluctable d’un destin pris dans les désordres du monde.