Des fils de lumière noués autour de toi.
Dans mes mâchoires, le bruit de ta mastication.
Ça passe par la bouche.
Souvenir d’autres mastications.
Cette femme qui parle toute seule, c’est toi.
Je t’entends, ne te vois pas, un étage nous sépare, une langue, un vol d’oiseau.
Cette femme à la fenêtre, robe longue noire, fleurs rouges, cheveux flous, c’est toi.
Ton corps improvise, tes pas improvisent, forme géométrique sous tes pieds.
Carré, angles marqués, virevolte.
Des talons arrogants, percussions, monologue.
Un pendule au bout des doigts, écrou ficelle, vers le sol.
La ficelle, encore, qui entrave ou libère.
Des talons, tac, tac, incantations du bout du corps.
La verticalité, ce matin-là, c’est toi.
Bandeau dentelle, regard, regard.
La gêne, un peu, sentiment de miroir.
La présence seule, sous l’arabesque d’une dentelle.
À chacun, un instant offert.
Que faire de soi ? Où mettre ces yeux qui n’osent pas ?
Le miroir aux alouettes, là, derrière l’instant timide.
Qui veut jouer ? Qui ?
Des corps fossilisés, des envies vidées de leur substance.
Qui ?
Sentiment immense d’immobilité.
Bandeau dentelle, regard, regard.